J’y suis enfin ; premier jour à Knoxville ! Normalement, aujourd’hui aurait du être mon deuxième jour, mais des abrutis de terroristes ont voulu jouer les malins et à cause d’eux l’état d’alerte anti-terroriste du Royaume Uni est à son niveau maximal, et à cause du niveau maximum, tous les bagages à main que les passagers comptaient emporter dans l’avion devaient être fouillés. C’est donc ce qui s’est passé à Paris, et avec trois personnes pour plusieurs centaines de sacs, je vous laisse imaginer la rapidité de l’opération. Résultat : décollage avec plus de trois heures de retard, la correspondance pour Knoxville ratée, nos billets pour le prochain vol sont en standby et bien évidemment aucun désistement, donc on l’a dans... l’oeil -- pour être poli. Dernière et unique solution : l’hotel, où une navette nous a emmené, conduite par un homme noir d’une cinquantaine d’années très gentil et très drôle – tellement drôle que je riais même si je comprenais rien (deux fois moins que d’habitude puisque j’avais deux fois moins d’heures de sommeil ; alors c’était vraiment pas brillant. Mais quand on a pas dormi depuis vingt quatre heures, on s’en fiche pas mal). Enfin bref, le lendemain il faisait beau, pas trop chaud, l’avion était presque vide et en avance, ils se sont rattrapés.

Et puis j’avais complètement oublié combien c’était épatant de prendre l’avion : le décollage, les nuages, les maisons qui s’éloignent, l’océan, le Canada vu du ciel... J’ai été chanceuse sur ce coup là, j’étais toujours du côté du hublot !


Mais le décalage horaire, c’est dur. Il est ici huit heures du soir et je tombe de sommeil, alors j’espère que je vais bientot m’y faire parce-que je vais rater tous les bons programmes à la télé sinon (en même temps quand on rate une partie d’un programme, on en rate vraiment que la moitié, tout le reste ce sont des pubs. J’ai regardé la moitié d’un épisode de Smallville et il a été interrompu quatre fois pour des pubs ! Mais bon, Tom Welling a vraiment trop la classe quand il a sa vraie voix).

J’ai du mal à me rendre compte que ça m’arrive vraiment. Que dans pas très longtemps ici ce sera complètement chez moi, que lundi je vais à l’Université pour le premier jour de la semaine d’orientation, que dans un an je comprendrais tous les programmes télé (même ceux sur la pêche à la mouche où sur la façon de cuisiner une dinde) et tous les amériains (même ceux qui changent de sujet toutes les deux minutes, qui racontent des trucs en articulant aussi bien que quelqu’un atteint d’une rage de dents, et qui ouvrent grand la bouche pour rire après). Non en fait, c’est comme mes précédents déménagements ; j’ai l’impression que je m’y suis déjà habituée, que le changement n’est pas si grand. Mais je vous reparlerai de ça après le premier jour d’université : je ferais beacoup moins ma maline.

Pour être franche, je suis incapable d’écrire quoi que ce soit de plus élaboré pour le moment. Je tombe de sommeil. La douche m’appelle, et puis je vais passer dire bonsoir à la télé, histoire de m’endormir avec de l’anglais dans les oreilles, et pas du français dans les yeux.

PS : J’ai pensé à PY, parce que dans l’avion y’avait des stewarts, j’ai pensé à ma Ze parce que dans la file d’attente pour Cincinatti je crevais de faim et qu’une américaine m’a filé des génoises à l’orange, et j’ai pensé à Bonhomme parce qu’aujourd’hui j’ai vu des ballons qui volent à Food City, le supermarché. (J’ai aussi pensé aux autres, mais sans raison particulière : P)